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Sous le Soleil noir : discours et représentations de la mélancolie dans la littérature médiévale et renaissante (14–15 octobre 2021)

Colloque international organisé par l'Université Paris Nanterre, l'Université de Varsovie et l'Université Jagellonne de Cracovie

Des sommes anciennes, comme celle de Robert Burton, l’Anatomie de la mélancolie, aux travaux modernes de Jean Starobinski, Patrick Dandrey et Jackie Pigeaud, sans parler de l’étude fondamentale de Raymond Klibansky, Erwin Panofsky et Fritz Saxl, Saturne et la Mélancolie, la bibliothèque des écrits consacrés à la mélancolie a de quoi intimider celles et ceux qui voudraient lancer de nouvelles recherches sur le sujet. Malgré ces éclairages déterminants, des zones d’ombre persistent, certaines questions attendent des réponses.

Le discours sur la mélancolie n’a cessé de varier selon les contextes et les savoirs mobilisés : abondamment décrite dans les textes cosmologiques, médicaux, religieux, astrologiques, alchimiques, littéraires et philosophiques, la bile noire est tantôt valorisée, en tant que force créatrice (Aristote et Ficin), source d’énergie et d’inspiration, propre à conférer un savoir exceptionnel, tantôt réduite à une pathologie inquiétante et nuisible, dans le discours des médecins en particulier. Au fil des siècles, elle s’est enrichie de significations nouvelles pour devenir un outil herméneutique apte à expliquer les relations entre l’âme, l’esprit et le corps, les méandres de la vie psychique, le lien de l’homme au monde et le caractère exceptionnel de l’artiste.  

À l’occasion de ce colloque, nous souhaiterions mettre à profit les travaux existants pour réexaminer les expressions littéraires de la mélancolie en les confrontant aux savoirs de leur temps, à cette époque charnière que constituent les XVe et XVIe siècles sur le plan politique, religieux et intellectuel. Sans préjuger des perspectives adoptées par les intervenants, différents angles de recherche invitent à approfondir la réflexion sur :

  • l’outillage conceptuel propre à l’étude de la mélancolie et sa pertinence dans les études littéraires modernes de cette période ;
  • les limites des lectures contemporaines de la mélancolie sur les textes littéraires de la fin du Moyen Age et de la Renaissance ;
  • les codes culturels que l’étude de la mélancolie permet d’éclairer sous un jour nouveau dans les textes littéraires et paralittéraires (chroniques, almanachs) ;
  • le recours à l’imaginaire et aux topoi mélancoliques lors des troubles politiques qui secouent la France ;
  • la relation particulière que le mélancolique entretient avec le temps : entre l’éternité et la fugacité, la grandeur du passé et la petitesse du présent, et avec cette fascination pour l’Apocalypse qui est un des grands thèmes mélancoliques ;
  • la mélancolie amoureuse et ses avatars dans la poésie et le roman ;
  • la relation du mélancolique au corps et à sa propre existence : la mort, le désir de l’action et la certitude qu’elle est vaine ;
  • la relation entre mélancolie et vanité ;
  • la mélancolie et la musique ;
  • la mélancolie et le discours anti-mélancolique, par exemple celui des moralistes ;
  • le rôle particulier des paysages mélancoliques (ruines, déserts, monts et forêts obscures, automne, tombeaux), figures mélancoliques (vieux, savants, astrologues, alchimistes, magiciens, philosophes, poètes), le vocabulaire (tristesse, hésitation, regret, renoncement, amertume, souffrance, douleur, sommeil, vision, résignation, manque, tentation), objets mélancoliques (miroirs, outils d’artisans et de savants), ménagerie mélancolique (cadavres, fantômes, monstres, squelettes, diables, sorcières) et les attitudes mélancoliques (méditation, menton appuyé sur la main).
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